Activités
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Pour l’année 2010/2011
Errata propose un groupe de travail autour du séminaire l’Ethique de la psychanalyse.
En 1959/60,
Jacques Lacan prononce ce séminaire à l’hôpital Sainte-Anne, après les psychoses, la relation d’objet, les formations de l’inconscient etle désir et son interprétation.
Il approche la soixantaine. Immergé dans son siècle et dans sa culture, Lacan déploie l’éthique alors
qu’une troisième guerre mondiale gronde, nucléaire.
Ce séminaire, l’Ethique de la psychanalyse, était son préféré, celui qu’il aurait
aimé écrire.
De même que Lacan était tributaire d’un contexte, comment à notre tour pouvons-nous continuer à penser l’éthique de la
psychanalyse, actuelle ?
Les réunions ont lieu au FIAP, 30 rue Cabanis, Paris 14e,
un jeudi par mois à 21h15
S’inscrire
auprès de :
Valérie Marchand : valeriemarchand1@gmail.com ou 01 45 44 00 35
Anne Santagostini : anne.santagostini@wanadoo.fr ou
01 64 97 84 84
ERRATA
Membre de l'Inter-Associatif Européen de Psychanalyse
Association de psychanalystes
Contribution d’Errata au séminaire de l’Inter-Associatif Européen de Psychanalyse, Ostende, septembre 2011.
Tout d’abord merci à nos collègues des quatre associations Belges pour les questions qu’ils posent et les pistes qu’ils ouvrent. La déclinaison d’ « entre » est riche. Des échanges entre Freud et Ferenczi au hiatus entre l’œuvre Freud et l’enseignement de Lacan, si joliment illustré sur la plaquette du séminaire où l’image de Freud voisine avec la représentation d’une bande de Moebius, se pose la question : que faisons-nous entre nous ? Qu’y faire entrer ?
Pour notre part, la question de « l’entre associations » était constitutive de la fondation de la nôtre en 1983. En effet, le préambule de nos statuts posait d’emblée : « Ceci mène à introduire dans le champ du travail la prise en compte des autres associations de psychanalystes qui se recommandent de ce même objet – la psychanalyse – tout en fonctionnant à partir d’autres principes et suivant d’autres procédures ».
Mais que sous-tend le travail entre association ? Notre ami Luis Maria Esmerado, dont l’association Invenciò Psicoanalìtica a longtemps travaillé avec Errata, en a fait cette élaboration : La valeur du partenariat réside dans le fait que, durant l’interlocution, des moments s’atteignent où le discours qui prédomine dans les paroles (prédominance à laquelle nous sommes tous sujets, car c’est à partir du moi énonciateur que nous parlons), s’interrompt, se coupe, vacille, se lézarde jusqu’à occasionner un changement, une mutation ayant des effets sur chacun et sur la construction du collectif. Ces effets se manifestent, dans l’ordre du savoir, par la production d’énoncés meilleurs ou nouveaux, autant que dans la subjectivité des participants. (…) Ce qu’il y a d’innovateur dans le partenariat, ce n’est ni le savoir ni la raison, mais ce qui peut advenir à partir d’eux : les moments d’éclat, de changement discursif, d’accès à une vérité qui dure à peine.
Nous appuyant sur ces textes fondamentaux pour nous, nous posons ceci qu’une association psychanalytique ne peut se suffire à elle-même. En effet, cela signifie clôture, ce qui exclut toute rencontre, toute reconnaissance de l’étranger, de l’hétérogène, de l’altérité. Peut-être est-ce pour cela que la raréfaction des langues nous inquiète, car ce serait la métaphore d’une éventuelle clôture. Mais l’hétérogénéité réside-t-elle dans la seule multiplicité des langues ? N’y a-t-il pas une ouverture à maintenir avec la diversité des langues et au-delà de la question des langues ?
Il nous semble essentiel que la structure de l’I-AEP ne se sature ni dans un conflit récurrent, ni dans un consensus tragique, mais que soit maintenu ce vide suffisant à permettre la mobilité de toutes les pièces du Taquin, ce puzzle qui comporte un vide structural . Ce vide est la métaphore du désir qu’aucun objet ne viendra combler.
Pour ce faire, nul maître à l’I-AEP, mais le désir que peut avoir chaque association de maintenir de l’inter en acte.
Échanges, confrontations, controverses sont le terreau des coordinations et des séminaires. Que ces échanges puissent être passionnés réintroduit de l’affect dans notre pratique institutionnelle de l’Inter : nous n’y sommes pas en place d’analyste.
Que ces échanges soient parfois politiques ne sont que le symptôme de l’absence de paratonnerre par rapport au contexte social. Chacun en supporte le poids quelle que soit la modalité de son exercice.
Ne serait-ce pas une des fonctions d’un inter associatif de psychanalyse que d’assurer, si cela s’avérait nécessaire et selon des modalités à définir, une interlocution avec les pouvoirs publics français, belges ou autres ?
Après ces considérations préliminaires, que pouvons nous attendre d’un Inter Associatif ?
- Qu’il assure une fonction de lien entre associations, et le partenariat de travail qui en découle ?
- Qu’en tant que montage, il assure une fonction tierce. Combien d’associations n’ont-elles pas traversé des épreuves institutionnelles difficiles grâce à leur participation à l’I-AEP ?
- Qu’il maintienne un écart entre association ? Écart nécessaire et fécond. On note l’intérêt du travail entre associations tenantes de la passe avec d’autres pour qui la passe est une impasse, de même entre associations fondées sur la topologie, avec des collègues qui restent imperméables à ces élaborations.
- Les associations participantes n’ont-elles pas à s’engager dans le partenariat de travail inter-associatif ?
- Quel est l’objet d’un inter-associatif de psychanalyse ? Comment le spécifier par rapport à l’objet de chacune des associations qui constituent l’Inter?
- Par ailleurs, un inter-associatif européen de psychanalyse, représentant effectivement les associations qu’il regroupe, ne pourrait-il prendre, sur la scène publique, au nom de ces associations qu’il représente, les positions qui s’avèreraient nécessaires?
- …
Ces propositions sont notre contribution préparatoire au séminaire d’Ostende ; elles ne sont pas exhaustives. Elles visent à prendre place dans la discussion initiée par ce séminaire.
Ce qui peut arriver de pire à l’enseignement de Lacan, c’est que son hérésie devienne une orthodoxie. (René Bailly)
ERRATA 18 août 2011